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Et délivre-nous du mâle

21 mai 2011

Notre père

 

Notre père qui a fait de son mieux, je me demande si  tu ne t'es pas trompé.

 

J’ai tout fait pour t’écouter, j’ai cru à tout ce en quoi tu croyais. L’égalité, la parité, le féminisme modéré du genre qui sait construire sa féminité tout en dévissant le bouchon de vidange en contorsions militantes sous sa voiture, du genre qui n’attend rien d’un homme en s’appuyant sur son ongle sale à limer jusqu’au sang de cette éducation libérationnisto-libérale reçue, bue, gobée… crue….

Notre père,  je t’ai cru comme on croit à la Mère Noël gérant la production à l’atelier des lutins mutins, gestion du personnel et tout le tintouin, femme de l’ombre qui n’a l’air de rien mais qui n’en dit et n’en démontre pas moins…

 

Notre père qui m’a appris la bricole, tous ces bouts de ficelle-selle-de-ch’eval- c’hval de course-course- à-pieds, sans jamais oublier  de savoir en  prendre ne serait-ce qu’un…

Notre père qui est le mien, sauras-tu me défendre, là où je suis sur le point de me surprendre à n’être que le reflet d’un temps qui n’oserait même pas être le tien…

Notre père, Papa, mon mien…

Notre père  enfermé qui ne voit plus rien… Si tu devais venir avec tes mots, je les voudrais emprunts de sagesse et d’expérience et quand bien même ils ne devraient rien modérer, j’ai confiance en ce qu’ils diraient…

Tes mots diraient que je ne dois jamais me laisser enfermer dans la peur de l’autre et que j’ai bien raison d’ainsi lutter…. Ils diraient que je suis une femme libre qui doit savoir oser poser sa confiance en elle quand l’autre se met à douter de lui, ils diraient « Va faire un tour et prendre l’air tant qu’il est encore frais ! »

 

Notre père, je te respire dans ton jardin …. Je broute tes fraise,grimace sur tes radis et je cultive ma raison libre.

 

Non. Aucun homme ne m’enfermera jamais dans  des peurs qui n’appartiennent qu’à lui.

Oui… Notre père… je suis soumise à toutes les tentations mais depuis ma plus tendre enfance, tu me délivres de tous les mâles…

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Et délivre-nous du mâle
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